« C'est assez hallucinant de voir un robot ultraperfectionné se faire avoir par de vieilles taupes de deux centimètres de long ! » L'homme qui geint ainsi s'appelle Bruno de Latour. Il est connu dans l'univers de la tech pour avoir inventé le terme « domotique » en 1982 et avoir dédié sa vie à son idéal de « maison intelligente ». En clair : il a transformé son manoir normand du XVIIIe siècle en paradis du tout connecté, des frigos aux rideaux, du thermostat au grille-pain. Trop super.
Monsieur La-machine-est-mon-maître a récemment fait l'acquisition du nec plus ultra en matière de robot tondeuse : un genre de char tueur de fleurs guidé par IA et satellite, à plusieurs milliers d'euros. Mais un gang de taupes local ne l'entendait pas de cette oreille. Férocement anti-tech, celles-ci auraient multiplié les monticules de terre afin de saboter l'engin1. Au final : moteur cassé, lame de coupe détruite et tondeuse au rebut. Taupes : 1, Monsieur Domotique : 0. Côté fabricants de faucheuses d'avant-garde, on nie l'implication des taupes et on met en avant des causes plus classiques – pierres, dénivelé, etc. Mais quand on sait qu'ailleurs, dans le Val-de-Marne, une fouine a sectionné à trois reprises des câbles de fibre optique pendant les Jeux olympiques, empêchant la diffusion des épreuves dans la fanzone de Vincennes, on ne peut que pencher pour le soulèvement des pelouses. À quand une convergence des luttes entre petites bêtes véner ?
1« Comment une bande de taupes a terrassé la star des robots tondeuses », Futura Sciences (09/08/24).
En réclamant contre Max Mathiasin une peine de dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis, une amende délictuelle et surtout une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire, le ministère public entend voir sanctionnés des faits d'abus de confiance et de détournement d'un bien public que l'actuel député, et ancien directeur de la caisse des écoles de Pointe-à-Pitre est soupçonné d'avoir commis. Le jugement a été mis en délibéré au 19 novembre prochain.
Quand l'affaire de la caisse des écoles de
Pointe-à-Pitre est arrivée hier matin en procès devant le tribunal
correctionnel pointois, le député Max Mathiasin, en son ex-qualité
de directeur de la structure, ne s'est pas assis sur un banc d'une
salle de classe, mais sur le banc des prévenus. Poursuivi pour abus
de confiance et détournement d'un bien public. À savoir, les ventes
de deux véhicules qui n'appartenaient pas, de fait, à la caisse,
mais à une banque lui ayant fait crédit. Ainsi que d'avoir utilisé
une carte de carburants sans autorisation, pour un préjudice de
6 000 euros. À ses côtés, Robert Cagnac doit répondre de recel
de bien obtenu à l'aide d'un abus de confiance. Et Bernard Leporcq
de soustraction de bien d'un dépôt public.
Les dénégations de l'actuel député, ancien
directeur
Pour rappeler les faits reprochés à Max Mathiasin
en son ancienne qualité, l'accusation rappelait que le directeur de
la caisse des écoles est chargé d'une mission de service public. Il
lui est donc reproché d'avoir vendu deux véhicules alors que...
Lors de sa déclaration de politique générale, mardi 1er octobre, le Premier ministre a dévoilé les grandes lignes de son programme gouvernemental. Un grand oral qui lui a permis de glisser quelques annonces concernant les Outre-mer, notamment la tenue d'un nouveau comité interministériel aux Outre-mer en 2025.
"Dans les Outre-mer, qui sont engagés vers un objectif de 100 % d’électricité renouvelable en 2030, seront développés des laboratoires d’innovation pour le solaire et la géothermie", a promis le chef du gouvernement
L'enquête ouverte après l'incendie des bureaux de l'Office français de la biodiversité (OFB) à Brest le 30 mars 2023 a été classée sans suite, a appris Le Télégramme le 1er octobre.
Le feu s'était déclaré après que des pêcheurs en colère avaient jeté de nombreuses fusées de détresse sur le bâtiment. Ce jour-là, quelque 700 pêcheurs avaient manifesté sur le port, notamment contre l'interdiction de la pêche au chalut dans les aires marines protégées envisagée par l'Union européenne.
« Le dossier est classé car on n'a pas (...)
Gabriel Attal a annoncé un plan pour lutter contre la fraude sociale. Celui-ci reprend de vieilles lubies de la droite sur la fraude des allocataires. En revanche, il est beaucoup moins ambitieux quand il s’agit de lutter contre la fraude des entreprises et des professionnels de santé.
Le ministre délégué chargé des comptes publics, Gabriel Attal, a présenté dans une interview au Parisien mardi 30 mai son nouveau plan de lutte contre la fraude aux cotisations et aux prestations sociales. Un plan sur lequel il y a beaucoup à redire.
En effet, outre la stigmatisation des allocataires ayant des origines maghrébines affichée par Bruno Le Maire sur BFMTV, et qui vise à se mettre la droite et l’extrême droite dans la poche, ce plan présente des objectifs chiffrés peu ambitieux en matière de lutte contre la fraude aux cotisations sociales des entreprises.
Pour le comprendre, il faut bien avoir en tête le montant global de la fraude sociale en France. D’une part, il y a la fraude aux cotisations et aux contributions sociales (travail au noir, recours illégal au travail détaché, sous-déclaration du chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs, etc.), qui s’élève à environ 8 milliards d’euros, selon Bercy.
Les allocataires fraudent moins
Et d’autre part, il y a la fraude aux prestations sociales, qui s’élève entre 6,8 et 7,5 milliards d’euros par an si l’on recoupe les chiffres de Bercy avec ceux donnés dans un rapport récent de la Cour des comptes. Ce dernier montant se décompose de la sorte : 2,8 milliards d’euros de fraude aux caisses des allocations familiales, 200 millions aux prestations retraite, et entre 3,8 et 4,5 milliards de fraude à l’assurance-maladie. Tout cela additionné, on tombe sur une fraude sociale totale d’environ 15 milliards d’euros par an en France.
Premier point intéressant : les trois quarts de cette fraude sont de la responsabilité des entreprises (la fraude aux cotisations) et des professionnels de santé. Ces derniers sont en effet à l’initiative, selon diverses estimations, de 70 % à 80 % de la fraude aux seules prestations d’assurance-maladie « par surfacturation ou par facturation d’actes fictifs », a concédé Gabriel Attal dans son interview au Parisien.
Autrement dit, les allocataires qui perçoivent les prestations sociales, pourtant régulièrement stigmatisés sur les plateaux télé et par les partis politiques de droite, ne sont responsables que d’environ un quart de la fraude sociale en France, soit 4 milliards d’euros par an.
Double discours sur l’ubérisation
Durant le précédent quinquennat, l’administration aurait redressé ou évité pour 1,4 milliard d’euros de fraude sociale par an en moyenne, selon Gabriel Attal. Pour ce second quinquennat, le ministre veut aller plus loin. Concernant la lutte contre la fraude aux cotisations, il a annoncé que « le nombre d’actions de contrôle conduites auprès des entreprises doublera d’ici 2027 », grâce notamment au renforcement de « de 60 % les effectifs de l’Urssaf, soit 240 équivalents temps plein ».
Seront ciblés la fraude aux travailleurs détachés, le développement « de sociétés éphémères qui organisent leur insolvabilité pour échapper au recouvrement social et fiscal », et enfin la sous-déclaration du chiffre d’affaires des micro-entreprises.
« Je ne veux pas d’ubérisation des droits sociaux ! », a lancé Gabriel Attal au Parisien. Une soudaine prise de conscience des dégâts causés par l’ubérisation qui prête à sourire. En effet, depuis six ans, ce gouvernement ne fait que se gargariser d’avoir flexibilisé le marché du travail et réduit le niveau de cotisations sociales payées par les entreprises.
Le scandale des « Uber Files » révélé à l’été dernier par Le Monde a en outre bien mis en avant le rôle proactif d’Emmanuel Macron dans le développement d’Uber dans l’Hexagone. Et c’est toujours le chef de l’État qui bloque au niveau européen au sujet de la reconnaissance de la présomption de salariat pour les travailleurs des plateformes.
« La France propose une dérogation à la présomption de salariat assez large qui poserait un problème majeur car elle viderait d’une certaine manière la proposition européenne de son sens », alertait ainsi le commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux, Nicolas Schmit, lors de son audition le 11 mai par la commission « Uber Files » à l’Assemblée nationale. En annonçant qu’il comptait lutter contre « l’ubérisation des droits sociaux », Gabriel Attal est donc dans un double discours contradictoire.
Aussi, il faut dire que les objectifs chiffrés de son plan en matière de lutte contre la fraude aux cotisations sociales restent modestes. Pour ce qui concerne les redressements de cotisations et contributions sociales, son objectif est de passer de 700 millions d’euros par an en moyenne durant le premier quinquennat, à environ 1 milliard d’euros par an durant le second quinquennat. Rapporté aux 8 milliards de fraude annuelle aux cotisations, c’est peu. Qu’ils se rassurent : les chefs d’entreprise experts en fraude sociale pourront toujours dormir sur leurs deux oreilles.
Sur la fraude aux allocations, des gages à la droite
Autre point important où le gouvernement pourrait aller plus loin : la fraude aux prestations d’assurance-maladie. Pour la réduire, Gabriel Attal a expliqué qu’il allait rehausser les pénalités pour les professionnels de santé qui surfacturent leurs actes. Mais aussi que l’administration proposera aux personnes soignées dans les centres dentaires ou ophtalmologiques d’échanger par SMS sur la liste des soins facturés à l’assurance-maladie, afin d’identifier les incohérences.
In fine, ce sont 200 millions d’euros supplémentaires par an que le gouvernement prévoit de détecter, soit 500 millions d’euros en tout. Sur entre 3,8 et 4,5 milliards d’euros de fraude aux prestations maladies, c’est, là encore, peu. Il ne faudrait pas trop brusquer le lobby des médecins…
À l’inverse, concernant la fraude des bénéficiaires des caisses d’allocations familiales (CAF) et de retraite, le ministre des comptes publics compte davantage serrer la vis. Il propose des mesures qui répondent à de vieilles revendications de la droite en promettant la fusion des cartes d’identité et des cartes Vitale – un dispositif qui a de fortes chances d’être rejeté par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) – ainsi que l’obligation de séjourner neuf mois par an en France (et non six) pour toucher les allocations sociales.
Côté chiffres, on remarque aussi que les objectifs d’économies fixés par Gabriel Attal sur la lutte contre la fraude des allocataires sont plus importants, en proportion, que pour la fraude aux cotisations et aux prestations maladies. En effet, sur les 3 milliards de fraude aux caisses d’allocations familiales et de retraite chaque année, le gouvernement compte dénicher en moyenne 300 millions d’euros de plus chaque année que lors du précédent quinquennat, selon nos calculs.
Changement de discours
Il est aussi intéressant de noter que dans le discours de l’exécutif, la mise en avant des économies que devraient générer les contrôles accrus (et donc les sanctions plus fortes) a pris la place d’une promesse de campagne : le versement automatique des aides sociales, annoncé dans une conférence de presse en mars 2022 par le président-candidat. Promesse qui avait déjà été faite en filigrane durant tout le premier quinquennat, sans jamais aboutir.
Emmanuel Macron avait assuré que ce versement automatique concernerait « le RSA, les APL et la plupart des allocations de solidarité comme les allocations familiales ». Mais, pour l’heure, la mise en place concrète de ces annonces semble devoir se limiter à la création de déclarations préremplies, charge toujours aux allocataires potentiels de penser à les utiliser pour réclamer les aides qui leur sont dues.
La discrète mise de côté de ce sujet n’est pas anodine : le « non-recours » aux aides sociales, qualifié par la Drees, l’institut statistique du ministère de la santé et des solidarités, de « phénomène d’ampleur qui peine à susciter le débat », permet pour l’heure à l’État d’économiser 3 milliards d’euros par an ! Mais c’est donc le contrôle plus dur des allocataires qui est désormais mis en avant.
Et la fraude fiscale ?
Du reste, pour Gabriel Attal, « l’ambition » du gouvernement « ne se limite pas aux chiffres : en luttant contre la fraude, on reprend le contrôle de notre modèle social, de ce qu’on donne et à qui on le donne »,a-t-il lancé au Parisien. Une justification qui, venant d’un gouvernement aussi proche de ses sous, reste difficile à croire. On ne saurait trop lui conseiller de se pencher davantage sur la lutte contre la fraude fiscale, qui permettrait de renflouer bien plus significativement les comptes de l’État.
D’après diverses estimations, la fraude fiscale s’établit en France entre 80 et 100 milliards d’euros par an. À chaque fraudeur fiscal détecté, c’est beaucoup plus d’argent qui pourrait rentrer dans les caisses de l’État que pour la fraude sociale. Sur France Info, le porte-parole d’Attac Vincent Drezet expliquait ainsi que « lorsqu’un fraudeur aux prestations sociales va au pénal, c’est environ 6 000 euros. Lorsqu’un fraudeur va au pénal pour fraude fiscale, c’est plus de 100 000 euros ».
Mais s’attaquer profondément à ce sujet de l’évasion fiscale n’est pas à l’ordre du jour de l’exécutif, celui qui a réduit nettement les impôts depuis 2018 et ne compte pas infléchir son discours vis-à-vis du grand capital. S’il a bien présenté au début du mois une batterie de mesures, elles s’avèrent largement insuffisantes, ne s’attaquant pas aux gros patrimoines, ni aux grandes entreprises de façon systémique.
Pour le comprendre, il faut bien avoir en tête le montant global de la fraude sociale en France. D’une part, il y a la fraude aux cotisations et aux contributions sociales (travail au noir, recours illégal au travail détaché, sous-déclaration du chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs, etc.), qui s’élève à environ 8 milliards d’euros, selon Bercy. Et d’autre part, il y a la fraude aux prestations sociales, qui s’élève entre 6,8 et 7,5 milliards d’euros par an si l’on recoupe les chiffres de Bercy avec ceux donnés dans un rapport récent de la Cour des comptes. Ce dernier montant se décompose de la sorte : 2,8 milliards d’euros de fraude aux caisses des allocations familiales, 200 millions aux prestations retraite, et entre 3,8 et 4,5 milliards de fraude à l’assurance-maladie. Tout cela additionné, on tombe sur une fraude sociale totale d’environ 15 milliards d’euros par an en France.
Premier point intéressant : les trois quarts de cette fraude sont de la responsabilité des entreprises (la fraude aux cotisations) et des professionnels de santé. Ces derniers sont en effet à l’initiative, selon diverses estimations, de 70 % à 80 % de la fraude aux seules prestations d’assurance-maladie « par surfacturation ou par facturation d’actes fictifs », a concédé Gabriel Attal dans son interview au Parisien.
L'audience du procès « Justice pour le vivant », porté par cinq ONG contre les défaillances de l'État dans la protection de la biodiversité, a eu lieu le 1ᵉʳ juin. Les représentants du gouvernement ne s'y sont même pas déplacés.
Paris, reportage
Il était presque 14 heures quand les membres de Pollinis, Notre Affaire à Tous, Biodiversité sous nos pieds, Anper-Tos et l'Aspas, mobilisés dans le cadre du procès « Justice pour le Vivant », ont peu à peu rempli la salle du tribunal administratif de Paris. Un nombre (...)